C’était
pourtant avec un grand plaisir que nous accueillions nos voyageurs, le
dimanche 25 avril, pour la promenade rétro entre Sotteville et le
Tréport. Malheureusement, bien que ce voyage se soit déroulé sous un
chaud soleil de printemps, il ne s’est pas terminé comme nous l’avions
souhaité. Dès
le départ de Rouen, peu de temps après avoir passé la bifur de
Darnétal, il n’était pas nécessaire d’être un grand technicien pour
remarquer que notre Princesse ne tractait pas sa rame à la vitesse
habituelle. Malgré une pression raisonnable de la chaudière, un manque
de puissance inexpliqué obligea le mécanicien et les chauffeurs à faire
preuve de beaucoup de doigté pour arriver à grimper la longue pente de
Morgny que nous terminâmes à la vitesse de 10 Km/h. Cette
contre-performance nous fit arriver à Serqueux avec un retard de près
d’une heure. Malgré ces ennuis de traction, nous décidions de
poursuivre notre route afin de garantir à nos voyageurs cette journée à
la mer, but que nous nous étions fixé. A
l’arrivée au Tréport, bien que nous accusions un retard de 1H23, nous
étions ravis. Le premier défi était gagné mais le problème de manque de
puissance n’était pas réglé. Pendant que nos voyageurs s’éparpillaient
dans le Tréport, une expertise fut pratiquée sur la machine par nos
spécialistes et ils constatèrent une surchauffe anormale du cylindre
haute pression et de toute la partie moteur qui l’entoure. Une
réunion de crise fut organisée sur le quai de gare. Deux solutions
s’offraient à nous : La
première était de repartir comme nous étions venus, avec la certitude
d’imposer au retour un retard identique à celui de l’aller, sans
oublier le risque de tomber en panne en pleine ligne avec nos 360
voyageurs. La
seconde était d’organiser le remorquage de notre rame avec nos
voyageurs dans les mêmes horaires que notre train, en demandant à la
SNCF une machine diesel de secours. Afin
d’éviter les risques inutiles, nous décidions de jouer la carte
sécurité et adoptions la seconde solution. Il
était 12h30 quand la SNCF fut avisée de notre demande de secours. Nous
pensions que les 5 heures qui nous séparaient du départ permettraient
ce dépannage. C’était mal connaître la nouvelle organisation de la SNCF
qui, malgré tout le dévouement des cheminots de la gare du Tréport, ne
put nous trouver un diesel et un mécanicien pour nous ramener au point
de départ et ce, malgré toute une après-midi passée au téléphone avec
les différents services intéressés. A 17h00, voyant que notre option ne
pouvait se réaliser, nous dûmes trouver une troisième solution pour
rapatrier nos voyageurs sur Sotteville. Nous décidâmes alors
d’embarquer tout ce p‘tit monde dans le seul train en partance du
Tréport pour Paris gare du Nord, avec un changement à Abancourt afin de
reprendre un autorail en direction de Rouen. Nous demandions en urgence
à la SNCF de renforcer son autorail afin d’absorber un considérable
surplus de voyageurs mais, devant une nouvelle impossibilité, la SNCF
commanda en remplacement, et sans nous prévenir, trois cars pour la
gare d’Abancourt. Sur
le quai de cette gare de
campagne, la confusion fut notoire car les informations se montraient
contradictoires. Malgré un certain désordre et quelques instants de
doute, nos
voyageurs arrivèrent à trouver leur place, soit dans l’autorail de la
SNCF,
soit dans les cars mis à notre disposition. Je fus stupéfait par la
bonne
humeur des voyageurs qui, malgré l’inconfort d’une place de gare
démunie
de bancs, ont attendu trop longtemps, des cars venus de
Sotteville. Le
retour des plus tardifs en
gare de Sotteville s’est fait avec 55 minutes de retard sur l’horaire
prévu
ce qui, compte tenu des ennuis rencontrés, fut un moindre mal. Notre
rame et la
machine sont rentrées le mardi 27 (Le Tréport / Abancourt) et le
mercredi 28 (Abancourt
/ Sotteville), tractées par une locomotive de la SNCF. L’équipe des
bénévoles du PVC s’active à longueur d’année pour soigner au mieux la
Princesse mais, à 82 ans, il lui arrive de nous jouer des tours que
seul son
grand âge peut expliquer. C’est tout le risque de notre association
mais
c’est aussi ce qui fait son charme et consolide notre passion. Cliquez sur le tampon pour revenir à nos aventures
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