Le Havre et le tour du port le samedi 20 septembre 2008Par Gilbert Manévy
Disons le tout de suite, ce train fut une réussite. Il est 5 h 30 du matin lorsque notre « Princesse » quitte son lieu de remisage pour se diriger vers le Poste G de Sotteville afin d’y récupérer notre rame, garée là depuis la veille. Quelques manœuvres pour la mise en tête, les dispositions techniques et réglementaires prises, nous sommes prêts à gagner Elbeuf-Saint-Aubin, gare de départ de notre circulation. Pour que la loco soit bien tournée (cheminée devant) d’Elbeuf au Havre, nous faisons cette première étape « tender en avant » donc à 30 km/h. A Elbeuf, après un complément d’eau dans le tender, nous mettons la rame à quai. Les premiers voyageurs nous attendent depuis déjà longtemps et prennent place dans les voitures. Nous voilà prêts au départ qui se fait à l’heure. C’est une première satisfaction.
Nous desservons Oissel, Sotteville et Rouen-Rive-Droite pour prendre des voyageurs.
La rampe qui nous mène de Barentin à Motteville (13 mm/m sur 13 kilomètres) est avalée gaillardement. Notre loco tourne comme une horloge suisse et notre équipe la mène bien. Nous voilà à Yvetot. Nous stationnons 20 mn, le temps d’une prise d’eau. Comme d’habitude, la « Princesse » est l’objet d’une curiosité sympathique. Une foule nombreuse, attirée par l’annonce de son passage en gare d’Yvetot, se presse autour d’elle et les appareils photos crépitent. Nous filons bientôt vers Le Havre à travers le plateau du Pays de Caux. Dans la rame, l’ambiance est excellente. Les visiteurs sont nombreux dans la « Postale » et, au bar, c’est le brouhaha habituel. Nous arrivons à l’heure au Havre, très satisfaits de ce début de journée. Nos voyageurs partent se restaurer et notre « Princesse » s’en va tourner à Soquence et se ravitailler en eau. Nos voyageurs sont bientôt de retour et nous partons faire le tour du port. Il fait un temps splendide et la balade sort vraiment de l’ordinaire. Ici pas question de battre des records de vitesse, ni d’avaler des kilomètres. Nous franchissons presque au pas le canal de Tancarville et nous « visitons » la zone industrialo-portuaire du Havre. La ligne (55 kilomètres aller et
retour) longe d’impressionnantes aires de stockage de conteneurs,
côtoie des usines, mais traverse aussi les marais de l’estuaire de la
Seine. Nous avons pu y admirer, sur les petits étangs, des hérons au
long bec et toute une population de sauvagines d’eau. Curieux mélange
de nature et de civilisation industrielle ! Les meurtrières des
« gabions » enfouis au ras de l’eau des mares rappellent que
nous traversons une zone de chasse à l’affût renommée. Le clou du spectacle, c’est la vue peu courante du pont de Normandie que l’on peut admirer de notre train. La surprise de nos voyageurs est grande quand, au détour d’une courbe, ils découvrent qu’ils passent aussi à proximité du Pont de Tancarville. Nos voyageurs sont enchantés de cette escapade originale. A part ce « spécial vapeur » du PVC, aucun train de voyageurs ne permet d’aller si près du Pont de Normandie. Quand la boucle est bouclée, nous rejoignons le triage de Soquence où nous complétons le plein d’eau du tender puis, à Harfleur, nous nous engageons, à l’heure, sur la grande ligne Paris - Le Havre en direction de Rouen. Le retour se passe sans aucun problème. Notre « Princesse » assume sans défaillance sa mission et nous ramène tous à bon port. Les voyageurs nous quittent peu à peu au fil des gares que nous desservons. Ils ont tous apprécié ce voyage, et beaucoup nous lancent en partant un « à bientôt » plein de promesses pour nos prochaines sorties. A Elbeuf, il reste aux équipes du PVC à assurer l’acheminement à vide pour le retour à Sotteville où notre « Princesse » retrouve son lieu de garage. Il est environ 23 h 30.
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